Soe
Le Col des trois Pagodes était la porte d'entrée, par la voie terrestre, du commerce allant du golfe de Martaban au le golfe de Siam - la voie de propagation de la culture, la religion et des institutions politiques de l'Inde. C'était l'endroit, par la suite, d'où les armées birmanes passaient en Thaïlande pour leurs invasions traditionnelles. Ce passage porte le nom de ces trois fameuse pagodes miniatures. |
C'est aujourd'hui l'une des frontières entre le Myanmar et la Thaïlande, et c'est le site d'un petit marché de frontière en plein essor.
Image d'Internet |
Si un jour cette frontière est ouverte, les étrangers pourront obtenir un visa d'une journée, sans prolongation possible... confier son passeport au bureau d'immigration thailandais, et fournir une photo d'identité. Du côté birman, on vous demandera une photocopie de la page du passeport où figure votre photo ainsi qu'une autre photo d'identité, et 500 bahts ou 10 $. Voilà ce que j'ai lu.
La frontière que je n'ai pas franchie - Image d'Internet |
Histoire de renouer avec le Myanmar. "Mingalaba" ! Ils sont tous Birmans ici.
Hugo découvre qu'il faut retirer ses chaussures pour aller dans les toilettes.
Et ses chaussures, ce sont...
On reprend notre songteo affrété pour 200 bahts a deux, autour de midi. Le chauffeur doit nous emmener visiter les grottes.
Le premier arrêt se fait face a une grotte, en effet. Notre chauffeur, qui ne parle pas l'anglais, nous laisse là en nous disant quelque chose en thai que l'on ne comprend pas. Et la voiture s'en va !
On va voir la grotte, on cherche à y pénétrer. A l'entrée, un moine, un bouddha... le moine bien sûr ne parle pas anglais. On cherche à pénétrer dans la grotte, on ne voit aucune possibilité.
On prend le chemin sur le côté. On tombe sur une maison, un vieux monsieur à qui on essaye de demander par où on pénètre dans la grotte. Il ne comprend pas l anglais. Je prends mon dictionnaire franco thai, et j essaye de lui montrer des mots en thai. Il me dit qu il ne comprend pas le thai, il est birman !
Il nous ramène sur le chemin principal mais on n'en sait pas plus. A ce moment notre songteo resurgit sur la route. Notre chauffeur était parti, en fait, chercher deux gros sacs de riz, qu'il a mis dans le songteo au milieu. On lui demande, la grotte... entrer dedans ?
Il nous dit de monter. On comprend que dans cette grotte-là, on ne pénètre pas !
Il nous fait parcourir un peu de route, et nous arrête face à l'entrée d'une autre grotte. Celle-là semble bien plus importante.
Très difficile, d'accès. Alors, on ressort.
Puis on repart en direction de Sangkhla. On demande à s'arrêter dans le village karen, marqué sur la carte. Mais là, déception, c'est un village pour touristes !
Les Karens
"Les Karens sont le groupe tribal le plus important groupe installé en Thaïlande. Les habitants de Kanchanaburi les nomment Karyang, et les Thaïlandais du Nord les appellent Yang.
On dénombre en Thaïlande deux groupes principaux de Karen, les Sgaw (ou S’Kaw) et les Pwo ainsi que deux groupes moins importants, les Pa O (Taungtu ou Tongsu) et les Kayah (Karenni ou Bwe).
En 2003 on recensait en Thaïlande, 438.131 personnes appartenant aux Karen en 2003, reparties en 1912 villages.
Les Pwo vivent dans le delta de l’Irrawaddy (Pwo occidentaux) et dans les mêmes régions frontalières que les Sgaw (Pwo orientaux), environ 1 million en Birmanie et 50 000 en Thaïlande.
À la suite des guerres entre la Thaïlande et la Birmanie, le roi Rama I (1782-1809) a encouragé l’installation de Môn et de Karen dans la région de Sangkhlaburi.
Dès leur arrivée en Thaïlande, les Karen reçurent du gouverneur de Kanchanaburi le droit de rester sur le territoire thaïlandais et il attribua à leur chef vassal (Phra Si Sawan) une enclave karen, qui correspondait à l’actuel district de Sangklaburi, au sein duquel furent établis les premiers villages karen aujourd’hui abandonnés. C'est devenu un sanctuaire. Pendant près de 150 ans, sept générations de chefs karen se succédèrent dans la fonction de Phra Si Sawan.
Les Karens jouèrent un rôle important dans le contrôle de la frontière avec la Birmanie. Ils furent des éléments actifs dans la vie politique de la province de Kanchanaburi et participèrent au développement économique de cette région. Les Karen étaient exempts de taxes, d’impôt et de conscription. Bon exploitants respectueux de la forêt, les Karen ont vendu aux commerçants aux nobles thaïlandais des tissus, des produits forestiers, des épices, de l’ivoire, des métaux précieux et des essences naturelles rares.
Les successeurs de Rama Ier ont poursuivi la même politique et incité les Karen, en majorité des Pwo, à immigrer en Thaïlande, le long de la frontière depuis Tak jusqu’à Petchaburi.
Après Rama Ier Rama III puis Rama V ont rendu visite à des des villages karen proches du col des Trois Pagodes. Les visites royales avaient à cette époque un caractère exceptionnel, les roi du Siam étaient des êtres divins qu’aucun de ses sujets ne pouvait approcher, ni même regarder en face.
Rama IV joignit même le titre de Roi des Karen à ses nombreux autres titres royaux.
Rama V (1868-1910) parcourut le Siam. Il rendit visite à plusieurs colonies karen. À cette occasion il en fit des citoyens thaïlandais, payant des impôts, élisant leurs chefs de village et de sous-districts.
L’assimilation en fut facilite et rapide. Les Karen s’établissent dans les villes, sont scolarisés, entrent dans la police et l’armée, adoptent le bouddhisme et leur niveau de vie atteint celui des Thaïlandais. Certains font fortune en vendant des produits rares destinés à l’exportation tels que du bois précieux comme l’aquilaria, des cornes de rhinocéros, des défenses d’éléphant.
Vers la fin du 19 ème siècle, l’entourage du roi Rama V le mis en garde contre les Karen et ce dernier infléchit sa politique. L’administration thaïlandaise nomma un fonctionnaire thaïlandais à la tête de l’enclave karen et de toutes les institutions de taille supérieures au village, le titre de Phra Si Sawan n’étant plus que purement honorifique.
Durant son règne des épidémies de variole décimèrent les Karen dans les montagnes de Sangkhlaburi. La plupart des villages forestiers furent abandonnés. Certains Karen retournèrent en Birmanie, d’autres se réfugièrent dans les villes et d’autres descendirent s’installer dans la vallée de Sangkhlaburi.
Ils cultivaient la terre en pratiquant l’essartage, avant la construction des grand barrages de Vachiralonkon et de Srinakarin.
La forêt secondaire est le royaume des Karen : c’est leur territoire, un milieu à la fois amical et hostile, car c’est celui des divinités. Les Karen se considèrent comme les fils, les enfants de la forêt, pour eux une forêt sans Karen n’est pas une forêt véritable.
Les Karen sont marginalisés dans la société thaïlandaise, menacés d’expulsion de leurs anciennes zones d’habitat notamment par la construction de barrages qui inondent leurs territoires. Ils sont donc de plus en plus fragilisés.
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Le costume traditionnel des Karens. Image d'internet : https://sites.google.com/site/sangklaburi/home |
Les Pwo sont encore nombreux et leur culture est vivace dans les districts de Thong Phaphum et de Sangkhlaburi. Les villages Karen sont situés au sein de territoires qui ont été utilisés depuis plus de 200 ans, chacun d’entre eux est entouré d’une zone de forêt primaire intacte qui peut atteint parfois quatre à cinq kilomètres.
L'une des tribus de Sangkhlaburi s’est reconvertie dans le tourisme et organise des promenades en bateau, à dos d’éléphant et en radeau de bambou." Ça doit être là que nous sommes......
Retour à Sangkla, déjeuner simple dans un restau du village.
A l'entrée, la photo du 19 ème patriarche de Thaïlande, His Holiness Somdet Phra Nyanasamvara, qui vient de mourir en octobre 2013, à 100 ans. Il était né dans la province de Kanchanaburi et avait accompli son noviciat à Kanchanaburi, au Wat Devasangaram. Il était très vénéré.
C'est un complexe qui comprend deux parties.
En allant vers la droite, se trouvent les principaux bâtiments du temple qui abritent des peintures murales représentant différents stades de vie passées et présentes de Bouddha.
Sur la gauche, un énorme chedi d'or construit dans le style du stupa Mahabodhi de Bodhgaya, en Inde. Il se dresse au sommet d'une colline, dominant une vue sur le lac et la campagne environnante à couper le souffle.
On y trouve à l'intérieur la plus grande image de Bouddha en marbre de la Thaïlande.
Un marché quotidien se tient face au temple (on ne l'a pas vu, peut être trop tard dans l'après-midi...) vente d'artisanat principalement birman, y compris des sculptures et des textiles en bois simples, des sarongs...
Luang Phaw Uttama, le protecteur des Môns
Lorsque l'ancienne Sangkhlaburi a disparu en 1984, en raison des inondations par le barrage, une grande communauté d'ethnies Môn se trouva soudainement sans domicile. La plupart d'entre eux étaient des réfugiés de Birmanie et n'avaient aucun droits en Thaïlande.
Grâce à leur abbé de l'époque, Luang Pho Utama, ils ont été autorisés à établir un nouveau village sur la rive ouest du lac Vajiralongkorn, juste en face de la ville Sangkhlaburi. Luang Phaw Uttama a déplacé tout le village Môn, dont la plupart étaient apatrides, en haut de la colline, pour s'installer à l'emplacement actuel, et leur avait attribué des parcelles de terre pour que chaque famille puisse vivre autour du temple. Il a aidé sa communauté par la construction d'écoles, la création d'un marché sur le terrain du temple, et payait pour les soins de santé des plus pauvres. Le tourisme a ensuite également joué un rôle majeur dans le développement du village Môn. Ce moine, né en Birmanie en 1910 s'est réfugié en Thaïlande en 1949 pour fuir la guerre civile. Il était un pilier de la communauté Môn, et aisa à consolider le nouveau village, après l'inondation du précédent. Il mourut en 1983, à l'âge de 97 ans, au Sritat Hospital de Bangkok. La reine prit en charge la totalité de ses frais médicaux.
Il n'a jamais été incinéré et ses restes reposent dans un cercueil sur un grand sanctuaire, dans le bâtiment principal.
Luang Phaw Uttama, le protecteur des Môns, est hautement vénéré parmi les Thaïlandais, les tribus des collines, et les Birmans. |
Une statue plus vraie que nature, il semble bien vivant !
Il y a une cérémonie à l'intérieur de ce bâtiment. Des moins en prières. Je n'y rentre pas.
Quand ils sont sortis, je suis ébahie de voir un visage d'occidental portant une robe de moine pourpre. Nous discutons. Il est Australien et moine birman. D'où la couleur de la robe et pas orange comme en Thaïlande.
À un kilomètre du Wat Wang Wiwekaram, se trouve le Chedi Buddhagaya qui contient des reliques du Bouddha et où les visiteurs viennent prier pour obtenir chance et prospéritée.
On a cherché à voir le fameux temple immergé, l'ancien temple, recouvert par les eaux à l'ouverture du barrage... On la aperçu. mais tout petit, petit. Il n'y a presque rien de visible au dessus de l'eau. Donc inutile en ce moment de prendre un longtail pour s'en approcher, ça ne vaut pas la peine.
Il est sans doute trop tard à l'heure où nous y sommes, en fin d'après-midi.
Je commande une vegetable soup, délicieuse. 60 bahts + 35 bahts pour la Chang.
Bjr Joyce,
RépondreSupprimerOn se rend sur Sangklaburi en janvier, je voulais avoir des indications pour aller au bookshop pour manger, nous serons aussi à la P guesthouse.
On est preneurs aussi de conseils et bons plans sur Sangkla.
Merci
Bon voyage !!